Sergio Marchionne est décédé le 25 juillet 2018, et comme tous les grands entrepreneurs qui meurent prématurément, il a emporté de nombreux projets et idées dans la tombe. De ses apparitions publiques, nous savons tout : les discours dans les universités, les interviews, les articles de journaux. Alors que ce que le micro capte parfois, souvent impubliable, reste caché. Attendant le bon moment pour refaire surface, ou destinés à rester silencieux pour toujours.
Dans le Corriere della Sera, la journaliste Bianca Carretto a consacré une page à la mémoire de Marchionne, en publiant certaines déclarations recueillies le 26 juin 2018 et jamais publiées, lors de la cérémonie de remise d’une Jeep Wrangler aux Carabinieri. Sa dernière sortie publique. Même à cette époque, en raison de ses problèmes de santé, il semblait souffrir.
« Cela me brûle de ne pas avoir conclu d’alliance avec General Motors mais je ne ferai jamais de deal avec les Français du Psa, nous continuerons seuls, nous serons égaux à nos concurrents. J’ai le devoir de protéger les usines, nos employés, nous ne quitterons jamais l’Italie, Alfa Romeo sera de nouveau grand. Pour terminer mon plan, je dois arriver en mars 2019. Je serai toujours là… Et puis, après moi, il y aura Alfredo… [Altavilla] ». Aujourd’hui, Altavilla dirige ITA Airways, et sa carrière chez FCA n’a jamais décollé après la mort de Marchionne. En fin de compte, FCA est allée dans la direction opposée à ce qu’elle attendait, et la fusion avec PSA était en fait une barrière érigée entre le passé et l’avenir. Ce jugement sur Alfa Romeo, à laquelle il tenait sincèrement beaucoup, reste suspendu.
Lorsque j’ai renvoyé Montezemolo de Ferrari, nous étions à Cernobbio, j’ai eu la honte d’être un voleur, mais j’ai été obligé de le faire, il ne méritait pas d’être mis à la porte comme ça », a-t-il également déclaré, soulignant son respect pour un dirigeant qui a fait de Ferrari un colosse de la course automobile mondiale et qui est redevenu fort sur le plan sportif.