En Italie, la marque Alfa Romeo bénéficie d’une certaine protection familiale. Pour son histoire, pour les grands modèles qu’elle a lancés au fil des ans, pour ses courses automobiles. Comme c’est le cas dans les meilleures familles, de nombreuses personnes négligent les défauts de leurs enfants et les aiment malgré tout. En dehors de l’Italie, c’est une autre histoire, et si une voiture a des problèmes de fiabilité, personne ne viendra à la rescousse : ainsi, en partant plus ou moins de l’ère Alfasud, Alfa Romeo a porté avec elle le mythe souvent confirmé de la rouille, de l’imperfection et de la fragilité électrique. Jean-Philippe Imparato, PDG de la marque italienne, souhaite archiver cette période historique.
« Je veux détruire ces croyances. Je ne veux plus entendre de phrases accommodantes comme « c’est une voiture italienne ». Lorsque cette perception de manque de fiabilité sera effacée, Alfa Romeo volera sur le marché. J’en sais quelque chose : dans les années 70, mon père m’a raconté qu’avec Alfa Romeo, il fallait deux voitures pour en faire une bonne ; et à la fin, il est passé aux marques allemandes. Aujourd’hui, je veux montrer qu’Alfa Romeo possède toute la qualité dont vous avez besoin, et que nos usines de production ressemblent davantage à des environnements aérospatiaux qu’aux chaînes de montage typiques du monde de l’automobile », a déclaré M. Imparato selon un rapport d’Autocar.
C’est un défi difficile à relever que de renverser les légendes et les mythes qui entourent les marques. Mais Imparato veut vraiment y parvenir. Pour lui, Pomigliano d’Arco sera le tremplin d’une nouvelle ère, avec des modèles haut de gamme dans les moindres détails. Tonale sera le premier sur la liste. Pour construire la voiture, 425 travailleurs qualifiés ont suivi collectivement 19 000 heures de formation pour assembler la voiture. Toutes les zones de travail ont été réaménagées pour faciliter le processus d’assemblage, et les réunions avec les fournisseurs sont plus fréquentes. Le balayage 3D et d’autres systèmes de contrôle de précision jouent un rôle important pour garantir la qualité des matériaux et de l’assemblage. Si un problème survient, des outils et des bureaux ont été apportés dans l’usine pour aborder immédiatement les solutions possibles. En fin de journée, chaque voiture subit un test électrique complet, à combiner avec ceux du moteur, de la boîte de vitesses, des freins et de la carrosserie. Dans ce dernier cas, on s’assure que la voiture ne souffre pas d’infiltration d’eau. Les processus de production sont calqués sur ceux utilisés par les marques premium allemandes, avec l’ambition de les surpasser.
En cas de problème, Alfa Romeo disposera également d’un nouveau système de gestion des problèmes après-vente, avec un réseau capable de traiter les plaintes et d’envoyer une réponse valide en quelques heures. En bref, quelque chose va changer chez Alfa Romeo : et qui sait si l’étiquette « Alfasud » qu’elle traîne sera supprimée.