Les voitures à hydrogène sont encore très peu répandues, bien qu’elles soient proposées depuis longtemps par certains constructeurs asiatiques. Toyota, Hyundai et Honda ont été les premiers à adopter la technologie des piles à combustible appliquée aux voitures particulières, tandis que de nombreux autres concurrents internationaux ont lancé leurs offres par le biais de véhicules commerciaux, comme Renault et Stellantis. Toyota tente également de rendre le système à hydrogène utilisable comme carburant alternatif pour les moteurs à combustion, avec de nombreux essais sur piste pour tester son autonomie et sa sécurité.
Aucun constructeur, à l’exception de Toyota (partiellement), ne pourrait cependant affirmer que la stratégie choisie pour l’avenir est de tout miser sur l’hydrogène. Au contraire, il y a ceux qui ont misé tout leur argent sur les voitures électriques, alors que nous sommes encore dans un interrègne pétrolier. Les propos de Gilles Vidal, vice-président du groupe Renault chargé du design, montrent qu’il y a encore beaucoup d’indécision sur ce qui va se passer.
Au magazine britannique Autocar, le dirigeant a expliqué que l’hydrogène pourrait jouer un rôle dans les stratégies de Renault, et qu’à l’heure actuelle, il est préférable de garder sa voie de développement ouverte. Si les batteries des voitures électriques sont plus rapides et plus puissantes que nous le pensons actuellement, l’hydrogène pourrait être une technologie morte. Cependant, en tant qu’entreprise, nous devons avoir une oreille et un œil partout, et être capables de réagir rapidement à tout changement. Nous devons donc continuer à expérimenter, car un jour la voiture à hydrogène aura peut-être un sens ».
Cette ouverture d’esprit montre une fois de plus qu’il n’y a pas d’adhésion totale au plan d’électrification, notamment en Europe, qui doit avoir lieu dans moins de quinze ans. Si, auparavant, les doutes portaient sur l’autonomie des voitures et les infrastructures, les principales préoccupations concernent désormais la recherche des matières premières nécessaires à la fabrication des batteries. Une plus grande adoption de l’hydrogène est donc le plan B officiel, s’il devient évident qu’un monde entièrement électrique n’est pas viable sur le plan industriel.