La salle d’audience d’Arezzo est le théâtre d’un conflit entre le neveu du franc-maçon Licio Gelli, décédé en 2015, et l’un de ses anciens associés. L’objet du litige est une voiture de luxe, d’une valeur comprise entre 80 000 et 100 000 euros, de marque Rolls-Royce. La voiture, une Silver Cloud de première génération, avait été immatriculée aux États-Unis en 1964, puis était arrivée en Italie. Elle appartenait à Gelli lui-même, l’homme qui a traversé divers complots politiques dans l’Italie de l’après-guerre et au-delà grâce à la loge maçonnique P2. Elle a été rachetée par Gelli en 2004.
Aujourd’hui, Licio Gelli Junior, 41 ans, aimerait garder la voiture. Mais un concessionnaire automobile, Angiolo Crivellari, un Romain de 70 ans, conteste ces propos. Ce dernier était le propriétaire puis le liquidateur de la concession Vip Car, une société dont Gelli Jr s’était retiré. « L’affaire a commencé en 2018 avec la saisie de plusieurs voitures de luxe vintage du jeune Gelli, dont une Rolls-Royce et une Jaguar. Gelli junior a été accusé d’avoir détourné des fonds de Crivellari pour des crédits et des voitures, dont la Rolls-Royce et aussi une Mercedes. Pour l’entrepreneur romain, le neveu du « vénérable » avait vendu sa part dans la société Vip Car quelque temps auparavant. Selon M. Crivellari, un certain nombre de véhicules avaient disparu de la flotte du concessionnaire pendant le transfert d’actions, notamment la Rolls-Royce qui faisait l’objet d’une bataille judiciaire et d’autres voitures anciennes. Ce préjudice s’est élevé à des centaines de milliers d’euros, dans le cadre d’une relation entre partenaires manifestement rompue. Aux accusations de Crivellari, Licio jr a toujours répondu en disant qu’il était victime d’une escroquerie », rapporte le Resto del Carlino. Gelli s’est toujours considéré comme le propriétaire légitime de la Rolls-Royce de son grand-père, qui, avant de devenir franc-maçon, était un fasciste volontaire et un soldat du côté des franquistes pendant la guerre civile espagnole.
Au cours de sa vie, Gelli a été condamné pour plusieurs délits, dont le proxénétisme d’informations contenant des secrets d’État, la diffamation aggravée par l’objectif de terrorisme pour avoir tenté de détourner l’enquête sur le massacre de la gare de Bologne, et la faillite frauduleuse (Banco Ambrosiano).